Répressions et déportation en France et en Europe (1939-1945)

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A. REPRESSIONS

  1. PAR QUI ?
    Carte Europe sous domination nazie :

  2. LES PRINCIPALES FORMES DE REPRESSION

Les politiques de répression ne sont pas les mêmes suivants les pays occupés.
Cependant, le modèle d’administration et de répression établie dans le protectorat de Bohême et Moravie après les accords de Munich du 29 septembre 1938 servira de modèle pour les zones occupées par la Wehrmacht (prononcer VERMARTE).
Les formes de répression varient selon les régimes politiques en place :
L’internement (camp de concentration)
Développement du phénomène avec l’arrivée au pouvoir de Staline en 1924 puis d’Hitler en 1933.
Autres moyens de répression
Fusillades à titre de représailles pour Maintien de l’ordre (massacre d’Oradour)
Massacres
Affamer des populations
Applications de programmes spécifiques :
Travail forcé à partir de 1943 dans camps de concentration
Entraîne augmentation des déportations
Solution finale à partir de 1943
Marches de la mort des déportés…

3. QUELLES SONT LES PRINCIPALES CIBLES DE LA REPRESSION NAZIE ?

Dans l’Europe en général :
D’abord les Juifs, tziganes, homosexuels.
5,4 millions de juifs exécutés ou gazés entre 1941 et 1945
Les malades mentaux : l’AKTION T4 vise à les assassiner
Les membres du PCF. (Parti communiste Français)
Les populations civiles : 10 millions de morts
Dans les pays de l’Est spécifiquement : Pays baltes, Pologne…
Assassinat des élites des populations des pays envahis (pays baltes, Pologne)
Quelques exemples en Pologne:
L’opération Tannenberg,

Les Einsatzgruppen (Aïnzatsgroupeune) procèdent à plus de 760 exécutions de masse qui font au moins 20 000 morts parmi l’intelligentsia polonaise mais aussi la population juive.
Massacre de Katyn
Le 5 mars 1940 à la demande de Beria, chef du NKVD, plusieurs milliers de Polonais faisant parti de l’élite (étudiants, médecins, ingénieurs, enseignants,) sont extraits du camp de Kozielsk pour être assassinés dans la forêt de Katyn. Des massacres identiques ont lieu en Biélorussie et en Ukraine.

Autres cibles : les prisonniers de guerre, les travailleurs forcés.
Les juifs : Les populations juives déplacées d’abord dans les villes poubelles, formant des ghettos dans l’Est de l’Europe.
Dans le ghetto de Varsovie 400 000 personnes sont confinées. 80 000 juifs meurent de faim ou de maladie entre 1940 et le milieu de 1942.
Rôle des einsatzgruppen (Aïnzatsgroupeune)
Ils n’exécutent pas que les juifs mais aussi des tziganes, des handicapés, des malades mentaux. Procèdent à ces exécutions dans les forêts, clairières, ravins.
Autre cible, les Ostarbeiter :
Avec l’enlisement du front de l’Est, face aux besoins croissants de l’économie de guerre, les internés sont soumis au travail forcé. La masse de prisonniers de guerre (30 000), se révélant insuffisante, elle est complétée par des travailleurs civils ou ostarbeiter (souvent des femmes)..
Autre cible : guerre raciale contre les slaves menées sur les fronts de l’Est pour détruire l’ennemi Judéo-bolchevique.

En URSS
Après la rupture du pacte germano soviétique et l’invasion de l’URSS : des populations soviétiques entières, victimes de trois vagues d’occupation au cours de la seconde guerre mondiale : d’abord soviétique, puis allemande, et de nouveau soviétique.
En France,
Mise en place de politiques répressives contre les étrangers et les membres du Parti communiste.
Les résistants et ceux qui les aidaient étaient ciblés pour leur refus des occupations.
Ceux qui ont tenté de quitter les territoires soumis.
Ceux qui ont été suspectés à tort ou à raison d’avoir soutenu la résistance
Civils et soldats étrangers
Des tirailleurs africains
Les juifs en France :
La loi « portant statut des juifs » du 3 octobre 1940 exclut les juifs de la fonction publique et des professions liées à l’information
Première rafle le 14 mai 1941
A partir de 1942, durcissement des mesures de ségrégation avec la solution finale.

4. LES OUTILS OU INSTRUMENTS DE LA REPRESSION
Les 1ers instruments de la répression :
Une administration militaire instaurée en 1940.
Des tribunaux militaires qui forment jusqu’en juin 1942 le cœur de l’appareil de répression.
Les Kommandos installés près des usines et des chantiers permettent l’élimination des prisonniers dans les camps de concentration et d’extermination.
Des opérations comme l’Aktion Reinhardt
Après l’assassinat de Reinhardt Heydrich, Christian Wirth réutilise une technique du gazage par monoxyde de carbone dans les camps de Treblinka, Sobibor notamment. À la fin de 1943 ce procédé fait près de 2 millions de morts. Zyklon B par la suite.
Autre instrument : les camps de concentration comme Dora…
Les détenus français et ukrainiens sont envoyés dans le camp de concentration de Dora pour la construction d’une arme secrète, la fusée A4 appelée ensuite V2.
Autres instruments : Les services de renseignements de l’état-major de la Wehrmacht
Les services de sécurité de police, la Sipo – SD, dont la Gestapo est une branche, traque les opposants et les résistants.
À partir du printemps 1942, Hitler leur confie en France la direction de toute la répression
Les agents de liaison
Des agents de liaison comme Albert Gaveau vont contribuer au démantèlement de réseaux comme le musée de l’homme. Il permet en tant qu’agent double, l’arrestation de 18 résistants et l’exécution de 7 d’entre eux dont le chef Boris Vildé. Ils seront fusillés au Mont-Valérien le 23 février 1942.
Autre agent double : Alfred Gaessler contribuera au démantèlement du réseau Nemrod et de l’exécution notamment d’Honoré d’Estienne d’Orves, l’un des premiers officiers à avoir rejoint le général De Gaulle en 1940.

Autres instruments : les décrets de loi


Le décret Barbarossa autorise les exécutions de prisonniers de guerre et de civils.
Le décret Sperrle le 3 février 1944 reflète un changement radical du commandement allemand vis-à-vis de la France. Il est recommandé aux troupes la plus grande sévérité, allant jusqu’à la destruction de bâtiments et l’exécution de civils.
De plus, le pouvoir se radicalise côté Vichy, avec l’entrée au gouvernement de Joseph Darnand, chef de la milice, à l’intérieur puis de Philippe Henriot et de Marcel Déat les défenseurs de l’ultra collaboration.

Autres instruments : les opérations policières.
Les opérations de maintien de l’ordre se multiplient avec des ratissages dans les campagnes pour liquider les maquis. Dans les villes, les résistants sont pressés de toutes parts par les forces policières tant du côté français qu’allemand.
L’action de la Sipo – SD en France sera particulièrement virulente à partir de 1942 avec l’arrivée d’officiers impliqués dans les massacres de masse en Union soviétique et occupée. Ces hommes entretiennent également un service de renseignement très efficace avec des informateurs français.
Des actions très ciblées envers les maquisards feront d’ailleurs mouche.
Des unités de la waffen – SS venant des fronts de l’Est commettent les plus grands massacres à l’encontre de la population civile, tuant parfois aussi des femmes et des enfants (Tulle, Oradour)
La 157e division dirigée par Klaus Barbie est à l’origine de l’exécution sur place des juifs de 1943 à 1944. Les victimes se comptent par centaines.

Autres instruments : les représailles
Les représailles contre les civils en Grèce.
Le massacre de Kalavryta. Pour venger l’assassinat de 80 soldats allemands, les troupes de la Wehrmacht encerclent le 9 décembre 1943 ce village du Péloponnèse. Le 13 décembre, les femmes et les enfants sont séparés des hommes de 14 à 80 ans qui sont conduits hors du village. 1436 sont abattus, tandis que 13 s’échappent. Les soldats brûlent le village et le monastère… Des massacres similaires en Italie à Marzagotto et à Beguzzi. (Voir brochure p26)
Si en France, la libération permet de mettre un terme à la solution finale, des convois partent encore des Pays-Bas, d’Allemagne ou de Slovaquie ou Aloïs Brunner continue d’opérer après avoir quitté la France en août 1944.

Autres instruments : les convois
Le convoi 77 est le dernier grand convoi ayant quitté la France pour Auschwitz le 31 juillet 1944 emportant 1321 hommes, femmes et enfants.
847 100 gazés à leur arrivée à Birkenau, début août. 74 hommes, 57 femmes ont survécu.


B. DEPORTATIONS
Définitions

La déportation est l’un des outils utilisés par les politiques répressives. Elle consiste à déplacer des individus, des groupes d’individus ou des populations entières vers des territoires satellites, des territoires « poubelles », ou isolés, au sein desquels ils pouvaient être emprisonnés, détenus dans des camps et condamnés aux travaux forcés ou exécutés.

Les différentes formes :
Les déportations commencent avec l’antisémitisme d’État et avec les lois de Nuremberg en 1935.
Les grands convois 2000 personnes
Les petits transports d’une cinquantaine de détenus
Les envois en Sibérie dans les goulags des élites des populations baltes, de la Pologne orientale annexée à l’Ukraine ou à la Biélorussie…
Extension constante du système concentrationnaire à partir de 1942 : multiplication de camps annexes installés près des usines et des chantiers pour recevoir tous ces convois.
Envoi des déportés pour la plupart vers Auschwitz, grand centre du système concentrationnaire nazi.

Les principaux lieux d’exportation
Voir carte

L’exemple de Auschwitz :
Des changements à partir de mai 1944.
Jusque-là, Auschwitz était un terminus dont les juifs ne devait pas sortir, tués aussitôt ou destinés à travailler jusqu’à la mort.
Afin de répondre aux besoins en main-d’œuvre, des dizaines de milliers de juifs « sélectionnés » pour le travail sont désormais expédiés vers l’intérieur du Reich, dans une myriade de camps et chantiers destinés à servir l’effort de guerre.

L’exemple de Natzweiller
Natzweiller s’affirme à partir de 1943 comme un lieu stratégique pour l’industrie de guerre allemande.
On compte 50 camps annexes dédiés aux besoins militaires :

  • Camp au service de la Luftwaffe.
    2187 juifs construisent les installations souterraines.
    5000 détenus y travaillent.
  • Camp au service de la production d’armement. Les industries de l’armement comme GmbH, Krupp ou MAUSERWERKE sollicitent les déportés.
  • Camp dédié à la fabrication d’ersatz de carburant. Les déportés originaux de plus de 20 pays européens travaillent dans des conditions extrêmement dures. La majorité le paieront de leur vie
    Evacuation et marches de la mort à Natzweiller.
    L’approche des forces alliées en mars 1945 oblige les allemands à évacuer le camp. Il force alors les détenus à marcher à pied vers les camps de Dachau, Bergen-Belsen et Buchenwald. La marche dure des jours et des jours sur des centaines de kilomètres. Ceux qui s’écroulent sont achevés par balles. En raison du nombre élevé de victimes et de la brutalité des SS, mais aussi des attaques aériennes qui se multiplient, les déportés appellent ses convois « marchent de la mort ».
    Par exemple au camp de Spaichingen, sur 250 déportés, près de 200 hommes meurent en route vers Dachau.
  1. Lieux d’origine des exportations

Déportations de la France

Entre le 15 et le 17 juillet plusieurs milliers de juifs appréhendés en zone occupée en particulier lors de la rafle du Vel’ d’Hiv’. Près de 13 000 personnes seront déportés vers Auschwitz.
À la fin de l’année 42 près de 42 500 juifs ont été déporté et pour la plupart, assassinés à Auschwitz
6000 personnes arrêtées, une partie est déportée vers le camp de Sachsenhausen puis à SOBIBOR.

Déportations de la Grèce
Les persécutions et la déportation des juifs de Salonique.
À leur entrée à Salonique, les Allemands font face à une communauté séfarade d’environ 50 000 personnes.
Le 11 juillet 1942 le « sabbat noir », tous les hommes juifs âgés de 18 à 45 ans sont convoqués sur la place de la liberté. Environ 9000 hommes seront alors battus, humiliés et torturés.
Entre le 15 mars et le 10 août 1944, 19 convois partent de Salonique transportant plus de 45 000 juifs.
Parmi eux, 37 387 seront gazés dès leur arrivée.
En 1945 la communauté ne compte plus que 2000 personnes

Déportation de la Pologne
À partir du début 1942, dans le cadre de l’action Reinhardt, les ghettos alimentent les centres de mise à mort de l’Est de la Pologne (Chelmno, Treblinka).

4. Les différentes raisons :
Voir les principaux signes distinctifs pour les déportés qui symbolisent aussi les raisons pures lesquelles ils ont été internés :

Pour raisons idéologiques :
Déportations des juifs (étoiles jaunes) , considérés comme race inférieure aux aryens . Ils sont destinés à la solution finale. Autrement dit victimes d’assassinat systématique et meurtre de masse.
Déportations des communistes (triangles rouges), idéologie détestée par Hitler et combattue en Allemagne (Les spartakistes)
Déportations des Témoins de Jéhovah (triangles violets), religion antimilitariste et pratiquant la neutralité dans les affaires politiques.
Pour des raisons sécuritaires : assurer la sécurité des troupes allemandes sur le territoire en neutralisant tous les opposants.
Pour des raisons pragmatiques : déportations de juifs à partir de 1942. Leurs ressources sont récupérées pour financer les projets nazis.

CONSEQUENCES HISTORIQUES DES REPRESSIONS ET DEPORTATIONS NAZIES

Le procès de Nuremberg : les criminels nazis seront jugés après la guerre

La rédaction d’une Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948. Voir les causes