C. s’engager : participer à la libération de la France

C. s’engager : participer à la libération de la France

Comment se prépare la libération de la France ?

  1. Les prémices de la libération

  • A l’automne 1942, la France libre se renforce militairement afin de participer aux premiers combats de la Libération et de s’illustrer auprès des alliés. Le général De Gaulle œuvre ainsi auprès des Anglo – Américains afin de ne pas être écarté des grandes opérations.
  • Premier objectif : organiser l’armée de la libération.
  • Le 8 novembre 1942 les forces anglo-américaines débarquent au Maroc et en Algérie.
  • Elles neutralisent les forces vichystes à Alger. Finalement, les autorités civiles et militaires d’Afrique rejoignent les troupes de la France libre.
  • Le général De Gaulle et le général Giraud font fusionner leurs forces et forment le 3 juin 1943 le CFLN (comité français de la libération nationale) qui sera subordonnée militairement aux forces alliées, dirigés par les Américains et les Britanniques.

Quel rôle les français et De Gaulle  sont-ils amenés à jouer dans cette libération ?

De Gaulle face aux alliés.

  • Les alliés semblent vouloir libérer la France, sans le concours des Français !
  • Ce n’est que seulement 2 jours avant le débarquement en Normandie (6 juin 1944), que le général De Gaulle est informé de son déroulement.
  • Il a une conversation houleuse avec Churchill, puis avec Eisenhower.
  • Il obtient finalement le pouvoir de s’exprimer à la radio après le début des opérations en tant que chef du Gouvernement provisoire (GPRF qui remplace le CFLN).
  • Que ce soit lors de la libération de la Tunisie, de la Corse ou de la campagne d’Italie, les alliés semblent vouloir faire tout tout seul.
  • Ils acceptent à chacune de ces occasions d’inclure des corps d’armée français qui vont jouer des rôles plus ou moins importants lors de ses campagnes militaires.

 

 Quelle est l’attitude  des alliés vis à vis des FFI ?

  1. La France, à la veille du Débarquement

  • Le général De Gaulle est partisan d’une insurrection nationale (un soulèvement du peuple français contre les autorités en place) pour affirmer l’importance de la France combattante dans la libération du pays.
  • Les FFI (forces françaises de l’intérieur) sont composés des groupes armés des mouvements de résistants fondés sur place.
  • Les alliés sont d’abord réticents à coopérer avec ces forces restées sur le territoire national. Il doute en effet de leur capacité tactique car ces troupes sont disparates et mal armées.
  • Constatant leurs actions héroïques face aux attaques violentes des forces nazies et vichystes, les alliés finissent par coopérer avec elles en leur parachutant des armes et du matériel militaire.
  • Les grands maquis (mouvements de résistants cachés dans les forêts du Sud de la France) profiteront davantage de ces envois parachutés.

Comment s’organise la Libération ?

  1. La libération militaire de l’été à l’automne 1944

2 débarquements ont lieu en France :

  • celui de Normandie le 6 juin
  • celui de Provence le 15 août 1944.

Qui dirige les assauts ?

  • Dans l’ouest et le nord de la France ce sont les forces alliées (américains et britanniques).
  • Les premières troupes françaises à débarquer en France sont la 2e DB du général Leclerc, le 1er août 1944 soit plus de 2 mois après.
  • Cette troupe est intégrée à l’armée de Patton, un général américain.
  • Ensuite l’armée B du général Delattre (qui deviendra la première armée française), débarquera le 15 août dans le sud-est de la France. C’est le débarquement de Provence. Bien que placée sous le commandement allié, cette division est plus autonome et libère le sud de la France.

Quelle est la part des FFI dans la libération ?

  • Dès les premières heures du débarquement en Normandie, des opérations de guérilla et de sabotage sont lancés par les FFI selon des plans préétablis afin de désorganiser les capacités de riposte des Allemands.
  • Pour favoriser l’insurrection nationale, l’effectif des maquis est gonflé par l’arrivée de nouveaux volontaires décidés à chasser l’occupant.
  • Les Allemands et l’État français réagissent par une brutale répression sur les civils afin d’instaurer un climat de terreur et de priver la résistance du soutien de la population. L’effet obtenu est inverse.
  • Le résultat ?
    • Des mouvements de résistance comme le MUR, le FTP libèrent certaines régions de France, avant même l’arrivée des alliés.

 

  1. Victoire alliée, victoire des alliés, victoire de la France

La place relative des Français dans la victoire.

  • L’objectif pour les généraux De Gaulle et Delattre et de laver sur le sol allemand l’affront de 1940 et de saisir une zone d’occupation sur la rive droite. Mais les forces alliées prévoient d’entrer en Allemagne sans les troupes françaises.
  • Le général Delattre finira par obtenir un élargissement de son front, il rentrera en Allemagne, il en occupera une partie (Karlsrhue et Stuttgart).
  • La 2e DB de Leclerc réussira également à rentrer en Allemagne et à s’emparer d’une partie.
  • Les alliés vont finalement concéder à la France une zone d’occupation lors de la conférence de Yalta (4 – 11 février 1945).

Que deviennent les troupes africaines ?

L’amalgame

  • en septembre 1944, les FFI regroupent 400 000 volontaires.
  • Le GPRF désire que l’armée représente la nation tout entière. Il décide d’amalgamer une armée jusque-là essentiellement africaine au reste des soldats et résistants français.
  • Cet amalgame s’accompagnera d’un « blanchiment » de l’armée.

 

Comment jette t-on les bases de la société française d’après guerre ?

  1. S’engager pour une France nouvelle

Fonder une nouvelle société

  • Les résistants viennent de tous les horizons politiques : communistes, socialistes, gaullistes, militants d’anciens partis ou démocrate-chrétien. Tous veulent reconstruire la France, refonder la république en garantissant, en plus des droits politiques et civiques, des droits économiques et sociaux étendus.
  • Tous ces libérateurs de la France vont donc mettre en place un Programme commun qui sera appelé plus tard le programme du CNR.
  • Un de ses objectifs : refonder l’école, une école différente de celle de Vichy et proche des réformes du Front populaire, fidèle aux réflexions de la Résistance.
  • Les hommes qui seront à l’origine de cette réforme sont : Marc Bloch, l’inspecteur général Gustave Monod, Louis François inspecteur général d’histoire et de géographie.

 

Comment prépare t-on le retour à la démocratie ?

  1. Préparer le retour d’un État de droit

Préparer le rétablissement de la légalité républicaine

  • Le CFLN crée à Alger, capitale provisoire du GPRF, une assemblée consultative provisoire (ACP), une espèce d’assemblée législative.
  • Elle est chargée de rédiger des ordonnances pour faire fonctionner la nouvelle république française qui remplacera l’État français après la libération.

 

Préparer la mise en place de nouvelles autorités

  • Il s’agit pour le général De Gaulle d’obtenir des alliés la reconnaissance de la France comme puissance combattante et empêcher son occupation par l’AMGOT (Le gouvernement militaire allié des territoires occupés, en anglais Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT) .
  • Il s’agit de faire en sorte que « le peuple français soit seul et unique maître chez lui ».
  • L’ordonnance du 10 janvier 1944 crée les commissaires régionaux de la république pour administrer les 18 régions instaurées sous Vichy.
  • Il est prévu que l’ACP se transporte d’Alger à la France et soit élargie pour mieux représenter les organisations adhérant au CNR.
  • L’ordonnance du 21 avril 1944 prévoit de rétablir les conseils municipaux et les conseils généraux et des comités départementaux de libération dans chaque département pour assister les préfets.
  • Cependant, de nombreux résistants, qui estime avoir participé à la libération de la France, estimeront ne pas être représentés dans ces instances du pouvoir.

 

Vers des engagements associatifs et civiques

  • Les familles sont souvent brisées par la répression et la déportation. Les survivants ont donc un devoir de mémoire vis-à-vis de ceux qui ont disparu. Les survivants doivent intervenir dans la vie publique et contribuer à la régénération de la société.
  • Les actions civiques contribueront à cela : transmettre aux jeunes générations les valeurs civiques et morales de ceux qui ont disparu en leur laissant une France libérée de l’oppresseur.
  • Henri Bailly, résistant, va créer en 1954 le prix de la résistance préfiguration de ce qui est devenu aujourd’hui le CNRD à partir de 1961.